Le "kidnapping hospitalier" en Haiti: quand les hôpitaux deviennent des prisons pour les mamans et leurs bébés
Il faut faire quelque chose.
L’histoire que je vais vous raconter ici est triste. Très triste. En Haiti, des femmes se font régulièrement “kidnapper” par des hôpitaux, surtout les hôpitaux gérés par des ONG, après l’accouchement parce qu’elles ne sont pas en mesure de payer la facture. Les sommes en jeu dans les témoignages rapportés ici ne sont pas élevés, on parle de 100 à 400 USD.
L’article qui parle de cette pratique horrible (et que j’ai abondamment cité ici, après traduction) est en accès-libre et a été publié par Professeure Alissa Jordan le 16 avril 2024 dans la revue Medical Anthropology Quaterly. En voici le résumé officiel:
Que signifie le fait que les hôpitaux d’Haïti soient devenus des lieux de « kidnapping » généralisé pour les mères et leurs bébés ? Dans au moins 46 pays, y compris Haïti, les patientes endettées sont détenues de manière extrajudiciaire dans les hôpitaux jusqu’à ce que des membres de leur famille, des proches, des groupes extérieurs ou des organismes de bienfaisance règlent leurs factures impayées. La majorité de ces personnes détenues dans le monde sont des femmes à la suite d’accouchements compliqués. Cet article présente et situe le problème mondial de la « détention à l’hôpital » telle qu’elle est pratiquée en Haïti, en la reliant aux architectures transnationales qui ciblent la reproduction des personnes noires dans la santé mondiale. Dans cet article, Senisha et Mari partagent leurs expériences de détention et révèlent que cette pratique est en continuité avec d’autres formes de coercition, de négligence et de violence auxquelles elles sont confrontées dans leur quête d’accouchements sécuritaires. Elles mettent aussi en évidence les soins communautaires, les refus et les actes d’auto-libération qui s’opposent à ces oppressions.
L’article commence par plusieurs histoires coup de poing, pour ne pas dire révoltantes. Celles de femmes détenues contre leur gré au sein d’hôpitaux d’ONG en Haïti, surveillées par des gardiens, mal nourries et maltraitées.
18 décembre 2020. Okap, Haïti. La pandémie de COVID-19 est en hausse dans le nord du pays. Noutchie fait les cent pas jour après jour avec son bébé, né prématurément plusieurs mois plus tôt, reposant dans ses bras. Annie est son nom. Elle pleure beaucoup. Elle ne boit pas assez de lait maternel. Elle se fatigue très facilement parce qu’elle est née trop tôt. Ensemble, Noutchie et Annie dorment, la mère recroquevillée autour de l’enfant, recouverte d’un drap dans le couloir où les gardes peuvent plus facilement la surveiller, elle et les autres femmes détenues. Elle travaille avec les autres femmes pour voler des fournitures comme du papier toilette et des chiffons. Ils partagent la nourriture qui leur est passée par la porte, généralement par un membre de la famille de quelqu’un. Parfois, ils chantent ensemble à tue-tête, malgré les appels au silence des administrateurs et des bénévoles blan en visite.
Noutchie est emprisonnée depuis des mois dans un couloir à côté d’un service néonatal, géré et financé par une ONG du Nord qui lui a fourni une césarienne d’urgence. Incapable de payer sa facture, elle y restera jusqu’à ce que sa famille rassemble suffisamment d’argent. Des patients qui toussent, des médecins occupés et des infirmières fatiguées font des allers-retours dans le couloir semi-fermé qui est devenu sa cellule de prison. Des gardes tournants surveillent chacun de ses mouvements. Pour les dépasser, vous devez présenter la facture tamponnée indiquant que vous avez payé au poste de l’administrateur. Un garde vérifie cela au service néonatal et deux vérifient le tampon à la porte.
Ani, accoucheuse haïtienne et militante pour mettre fin à la pratique de la détention à l’hôpital, explique : « Nul besoin de chercher des femmes prisonnières. Vous avez simplement à vous présenter dans les grands hôpitaux. Ceux qui font des césariennes. Vous ouvrez les yeux et vous les verrez, dormant là, se cachant là, enfermées dans un placard là-bas.
Naomi, une autre mère, me parle de son séjour en prison dans un autre hôpital en 2019. Celui-ci est financé et exploité par une ONG des États-Unis. « Je ne voulais pas y aller », dit-elle, « je savais qu’ils kidnappaient toujours des gens là-bas. [Mais] c’était mon seul espoir. Je ne pouvais pas laisser mon bébé mourir ! Alors, j’y suis allée et j’ai prié pour qu’il y ait un moyen de me délivrer de cet endroit après l’opération." Naomi se réapproprie de manière provocante le terme « délivrer », en l’employant non pas comme un euphémisme médical mais plutôt dans son sens fondamental de libérer, de sauver quelqu’un. Dans cette formulation, qui rappelle les sens religieux de “délivrance” qui l’accompagnent, l’hôpital n’est pas seulement quelque chose qui a le pouvoir de donner la vie, mais aussi une institution qui tient la vie captive, un lieu dont les mères doivent être libérées.
L’article dresse un rapide tour d’horizon sur le caractère mondial du phénomène et sur le pouvoir quasi absolu que détiennent ces hôpitaux d’ONG en Haïti en raison de l’effritement du système de santé haïtien. Il mentionne aussi l’existence d’un mouvement Lopital≠Prizon (les hôpitaux ne sont pas des prisons) pour dénoncer ces abus. Enfin, il propose le témoignage de deux femmes victimes de « kidnapping hospitalier », parmi la dizaine de femmes ayant participé à un atelier pour partager leur vécu. L’auteure croit qu’en donnant la voix à ces femmes (certaines refusaient d’ailleurs que leurs voix soient changées pour préserver l’anonymat, même si elles avaient choisi de tourner le dos à la caméra pour que leur visage ne soit pas enregistré-voir les magnifiques photos ci-dessous), des femmes on découvre non seulement leurs péripéties mais aussi une force et une résilience caractéristique des femmes haitiennes.
Commençons par l’histoire de Senisha:
Quand j'étais enceinte, je n'avais personne pour s'occuper de moi... Donc, pendant toute ma grossesse, je ne suis jamais allée à l'hôpital. Quand j'ai finalement commencé le travail, je ne voulais pas aller à l'hôpital. J'en avais peur. Donc, j'ai passé cinq jours en travail chez moi. Le cinquième jour, une de mes cousines m'a dit que je devais absolument aller à l'hôpital. Elle a dit qu'elle m'y emmènerait.
Quand je suis arrivée au premier hôpital, ils ont refusé de me prendre en tant que patiente. Ils m'ont envoyée dans un autre hôpital et là-bas, ils ont dit que j'avais besoin d'une opération. Ils m'ont emmenée en salle d'opération, ont fait l'opération, puis m'ont rapidement mise dans le couloir extérieur...
Au début, des gens venaient me rendre visite de loin. Quand c'était possible, ils apportaient quelque chose à manger pour moi. Cependant, quand ce n'était pas possible, j'avais faim et quand ils ne venaient pas... les autres mères là-bas partageaient avec moi ce qu'elles pouvaient de leurs assiettes...
À l'hôpital, ils nous insultaient souvent. Une infirmière m'a dit : "Si tu as tellement de problèmes d'argent, pourquoi ne pas vendre ton bébé ?" Elle a ensuite dit à toutes que nous pouvions vendre nos enfants et leur donner l'argent.
Nous étions juste un tas [de femmes] au même endroit. Dans la même situation que moi... Nous étions allongées par terre. Par terre avec nos nouveau-nés... nous avions juste un petit bout de couverture, ou si nous avions de la chance, le gardien nous donnait une boîte en carton [pour nous allonger dessus]... Je me redressais si la pluie était forte et je le tenais hors de la pluie, [mais] nous étions souvent mouillés. Mères et bébés.
J'ai passé deux mois à l'intérieur. À un moment donné, ma famille a pu rassembler la moitié de la facture, mais ils ne l'ont pas acceptée à l'hôpital. Ils n'ont pas pris l'argent. Je devais 4000 dollars haïtiens [206 USD, sachant que 1 dollar haïtien= 5 gourdes] et ma famille a pu rassembler 2000 dollars haïtiens [103 USD], mais l'hôpital a refusé de les prendre. [Pour trouver] ces 2000 dollars haïtiens [103 USD], ma famille élargie et beaucoup d'autres ont mis de l'argent ensemble, certains qui étaient ici, d'autres qui vivaient ailleurs, ils ont rassemblé tout l'argent pour que je puisse essayer de sortir. [Mais l'hôpital] a dit "Nous ne prenons pas les miettes." ...
Après cela, comme vous l'avez peut-être entendu, ma sœur est tombée enceinte... Ils ont dit à cet hôpital qu'elle avait une éclampsie. Je lui ai dit de ne pas aller au même hôpital où j'étais allée, alors elle est allée dans un autre. Elle est allée et revenue à l'hôpital pour des contrôles, mais son mari avait peur de l'emmener à l'hôpital [pour l'accouchement] parce qu'il ne voulait pas qu'elle soit retenue prisonnière.
Donc, même s'ils y allaient pour suivre sa situation, ils avaient peur de faire une césarienne à l'hôpital et qu'elle soit emprisonnée parce que je leur avais dit ce qui m'était arrivé. Je lui avais dit "Quand tu arriveras à l'hôpital pour accoucher, ils vont juste t'emprisonner." Et à lui j'ai dit "Ils vont juste retenir ma sœur"... Il a dit "Dans ce cas, je ne peux pas y aller..." Et elle est morte à la maison. Mais si elle était allée à l'hôpital pour faire la césarienne, elle serait encore en vie. Même s'ils l'avaient retenue, elle serait encore en vie.
Quelle histoire! Je ne sais pas ce qui est le plus révoltant: les insultes des infirmières, l’emprisonnement de Senisha ou la mort de sa soeur. L’histoire de Mari n’est pas moins tragique.
D'accord. Donc, je suis tombée enceinte. Mais seuls mes parents étaient là pour m'aider pendant la grossesse. Au moment même où j'ai réalisé que j'étais enceinte, le père a dû partir pour Port-au-Prince pour commencer à travailler. À ce moment-là, à cause des... enlèvements... eh bien... les ravisseurs sont arrivés et il a reçu une balle dans la poitrine. Il n'a pas pu être sauvé. Donc, il m'a laissée enceinte…
À trois mois, je saignais beaucoup. Je suis allée à l'hôpital pour vérifier le bébé. Ils ont dit, “D'accord, il n'y a rien de mal avec le bébé !” ... Quand j'étais à six mois, j'ai perdu les eaux... J'ai appelé ma mère, “Maman, j'ai perdu les eaux !” Elle est venue et a dit, “Eh bien, va à l'hôpital pour voir.” Mais j'étais têtue à ce sujet. Et je n'y suis pas allée... je ne voulais pas aller à l'hôpital. Quand je me suis réveillée le lendemain matin, j'étais baignée de sang alors j'y suis allée.
Quand je suis arrivée à l'hôpital, l'infirmière a essayé de trouver le bébé dans mon ventre, mais elle a dit qu'elle ne pouvait rien sentir. J'ai utilisé tout l'argent que j'avais en main pour acheter le médicament qu'elle m'a dit que j'avais besoin. Le lendemain, elle m'a dit : “Nous ne vous prendrons pas [comme patiente] ici.”
Et puis à minuit, ils ont dû appeler une ambulance pour moi [parce que la situation s'est aggravée]. L'ambulance a dit : “Nous pouvons vous emmener à l'autre hôpital pour 300 dollars haïtiens [USD 15] [mais] j'avais déjà utilisé tout l'argent que j'avais en main pour acheter le médicament.” Et quoi de plus ? Je n'avais même pas eu la chance d'en utiliser ! Ils ne m'avaient pas donné un seul comprimé ! …
Maintenant, au même moment, une femme passait devant l'ambulance dans la rue. Elle a entendu la discussion. Elle dit, “Qu'est-ce qui se passe, ma chère ?” Je lui dis, “Mon Dieu, ils vont juste me laisser ici dans cette rue… je suis en travail et je ne peux pas uriner...” Elle dit, “Ah d'accord, ne t'inquiète pas ma chère” et puis elle se tourne vers le conducteur de l'ambulance et dit, “Écoutez, pas de problème. Vous pouvez juste l'emmener à l'hôpital et quand vous reviendrez, je vous donnerai les 100 autres dollars haïtiens [USD 5], d'accord ?” Ils sont d'accord.
(Et après s’être fait refuser à trois hôpitaux différents malgré l’aide de sa cousine qui l’accompagnait et prenait sa défense, elle perdit les eaux au quatrième hôpital au moment où l’infirmière s’apprêtait à lui dire de partir.)
J'ai cette douleur intense. Et l'eau et le sang jaillissent de moi. Ça déborde du bassin dans la salle d'examen, qu'ils ne changent même pas... Je me sentais tellement honteuse parce qu'il y avait beaucoup de gens qui me regardaient juste par terre…
Mais ils ne sont jamais venus me voir. Jamais. Pas une seule fois. Je commence à crier et à pleurer, “Mon Dieu ! Mon Dieu ! Je vais mourir ici. J'ai fait tout ce que je pouvais… mais ils refusent de me voir !” Ma cousine est toujours là, et elle crie à l'hôpital, “Vous tuez le bébé en nous ignorant, comment pouvez-vous être si cruels ?”
En y repensant, je pense que j'aurais pu sauver le bébé. Cela s'est passé sur plusieurs jours. Donc, ils auraient pu sauver le bébé... vous savez ?
J'ai vu un médecin le lendemain… Ils disent que je dois subir une opération. Les gens à l'hôpital m'ont dit, “Priez vos ancêtres. Parce que soit vous allez mourir, soit le bébé va mourir. Si vous vivez, l'enfant ne vivra pas, si l'enfant vit, vous allez mourir. Comprenez-vous ?” À ce moment-là, ma cousine commence à prier. Et pendant qu'elle prie, elle dit à l'hôpital, “Si cet enfant meurt, ce n'est pas à cause de nous [ou de nos ancêtres]. C'est parce que vous avez refusé de la voir pendant tant de jours.” Puis elle est entrée dans la salle d'opération avec moi pour s'assurer que rien ne se passe.
Quand l'opération fut terminée, une infirmière m'a mise ailleurs et m'a dit "Restez ici."... Ils ne sont jamais venus vérifier comment j’allais. J'ai commencé à pleurer parce que la douleur était vraiment très forte... Et c'est... c'est la salle où ils m'ont gardée pendant un mois. Ils ne m'ont pas laissée partir.
Tout cela m'a coûté 8000 dollars haïtiens [412 USD]. Après quinze jours de collecte, ma famille et mes amis ont pu trouver un moyen de rassembler 4000 dollars haïtiens [206 USD]. Ils sont venus avec l'argent et puis l'hôpital m'a dit : "Maintenant, vous n'avez plus le droit d'être dans ce lit... si vous ne nous donnez pas les 4000 autres dollars, nous allons vous garder dehors et non à l'intérieur." Bien sûr, je n'avais rien. Il ne restait plus d'argent. Alors, ils m'ont emmenée et m'ont mise dehors. Juste par terre. Sur le ciment froid. La pluie tombait sur moi. Il n'y avait même pas assez d'argent pour que les gens m'envoient quelque chose à manger. Je ne mangeais pas la plupart des jours. Ou je mangeais juste ce que je trouvais. Un petit paquet de biscuits. Un peu d'eau ici et là.
Mon bébé est mort. Et pour les 4000 dollars haïtiens qui restaient dans mon compte, je ne pouvais même pas rentrer chez moi. [Elle Pleure]... Ils disaient aux personnes de ma famille qui venaient : "Quoi ? Vous avez de l'argent pour lui préparer de la nourriture et pour l'apporter ici mais vous n'avez pas d'argent pour nous payer ? Allez-vous en !" Et ils devaient partir. [Elle Pleure]... Alors à cet endroit même sur le ciment, c'est là que j'ai passé le mois suivant...
Une autre femme a essayé de me réconforter quand elle m'a vue pleurer et elle disait "Chut... chut... Ne pleure pas, ne pleure pas, ma chère. Quelqu'un dans ta famille va pouvoir trouver l'argent de quelqu'un de plus âgé ou d'un autre. Ils trouveront une solution." Puis j'ai dit : "Je ne sais pas. Il n'y a pas d'argent. La rosée, la pluie froide et le ciment froid me tuent. Même quand j'étais petite fille, j'ai... j'ai toujours été tellement gênée par le froid !"
Eh bien, elle m'a donné sa couverture pour dormir dessus depuis lors, donc je n'avais pas à dormir sur le ciment. Mais cela n'avait pas d'importance. Le matin, ils venaient et nettoyaient le sol sans même dire "Levez-vous !" ou "Excusez-moi." Seulement quand je sentais l'eau s'infiltrer dans la couverture, je savais qu'ils étaient en train de nettoyer. C'est comme ça que je savais qu'il était temps de me lever...
Alissa Jordan est la directrice du Centre d’ethnographie expérimentale de l’Université de Pennsylvanie. Elle travaille depuis quelques temps sur la réalité des femmes haitiennes. Elle rédige actuellement un ouvrage sur les femmes haitiennes (voir l’encadré).
Dans l’article, la chercheuse rapporte comment dans le cadre du mouvement Lopital≠Prizon elle en est venue à rencontrer Ani Senvil, une accoucheuse haitienne. Elle explique:
Ani Senvil (…) offre un accès équitable et gratuit aux soins de reproduction en Haïti depuis plus d’une décennie. Au cours des cinq dernières années, elle a fourni des services d’accouchement gratuits, des campagnes d’éducation communautaire sur les risques pour la santé maternelle et elle a œuvré à la libération des mères détenues par le biais de collectes de fonds et d’actions directes.
J’ai cherché Ani Senvil sur Internet espérant trouver un lien de sociofinancement que je pourrais partager ici avec vous, mais je n’ai pas encore réussi à trouver. Comme je l’ai dit plus haut, les sommes en jeu ne sont pas des montants extrêmement élevés. C’est inacceptable que des mamans qui viennent d’accoucher soient retenues contre leur gré dans ces conditions inhumaines. Il y a beaucoup d’urgences en Haiti et de causes à défendre, mais celle-ci me semble de celles qu’on ne peut pas ignorer. Alors dès que je trouverai un lien, je le partagerai ici et vous inviterai à soutenir Ani Senvil dans cette cause.
Il y a aussi un autre acteur en Haiti mentionné dans l’article. Il s’agit de Jean Denis Aurelus (voir la vidéo, en créole haitien seulement):
Jean Denis Aureleus est le fondateur haïtien de l'organisation de défense des droits de l'homme ADDEF (Association des Défense des Droits de l'Enfant et de la Femme), qui a pris contact avec Ani et moi via les réseaux sociaux et nous a proposé de mener des recherches sur le problème de la détention à l'hôpital. Entre autres facteurs, Aureleus est motivé par les abus et le décès ultérieur de sa sœur en détention dans un hôpital brésilien après l'accouchement de son premier enfant.
L’article ne se contente pas de décrire la situation. Il explique aussi comment ces traitements infligés aux femmes sont une forme de militarisation de leur corps pour servir des intérêts purement financiers. Il montre bien pourquoi ces femmes ne sont pas seulement des personnes endettées à qui on réclame de payer, mais de véritables otages dont la souffrance est utilisée comme arme, comme si cette souffrance était indispensable pour que l’hôpital reste viable économiquemnent. Je vous invite à le lire en entier et à parler de ce problème autour de vous. Plus on en parle, plus il y a de chances que ça s’arrête.
Si ce sujet vous intéresse, ce podcast avec Rose Stéphanie Sully sur le métier d’infirmière et de sage-femme en Haiti vous intéressera aussi.