Voici trois choses qui se sont passées pendant mon silence involontaire et que je vais commenter rapidement, dans le désordre le plus total, en sautant volontiers du coq à l’âne.
Elon Musk a encore twitté des trucs bizarres (et complètement faux): Une rumeur grotesque affirme que des immigrants illégaux, provenant notamment de la communauté haïtienne à Springfield en Ohio, se seraient mis à manger les chats de leurs voisins – et même les chiens, selon ce qu’a dit Trump lors du débat avec Kamala Harris. Elon Musk, au lieu de stopper la désinformation sur sa plateforme, l’a joyeusement relayée via son compte X (ex-Twitter), amplifiant ce non-sens pour des raisons purement politiques. Quand le patron de X devient lui-même un vecteur de fausses nouvelles capables de stigmatiser toute une communauté sur plusieurs générations, c’est qu’on a définitivement touché le fond. Bien sûr, seul le patron de Telegram, Pavel Durov, mérite d’être arrêté et inculpé pour ce que font les utilisateurs de Telegram…
De bandit légal à paria internationale: Michel Joseph Martelly poursuit sa descente aux enfers. Le 20 août dernier, le département du Trésor américain a imposé des sanctions sévères à l’ancien président haïtien pour son implication dans le trafic de drogues. Selon Bradley T. Smith, sous-secrétaire d’État par intérim chargé du terrorisme et du renseignement financier, ces sanctions soulignent “le rôle important et déstabilisateur que lui (Martelly) et d’autres élites politiques corrompues ont joué dans la perpétuation de la crise actuelle en Haïti”. Concrètement: “(1) il est interdit aux institutions financières américaines d'accorder des prêts ou des crédits à Martelly ; (2) toute transaction de change soumise à la juridiction des États-Unis et dans laquelle Martelly a un intérêt est interdite ; et (3) il est interdit aux personnes américaines d'investir ou d'acheter des quantités importantes d'instruments de capitaux propres ou de dette de Martelly.” Charmant! Certains Haïtiens réclament toutefois des mesures encore plus fermes, espérant qu’un jour l’ex-président sera jugé, que ce soit en Haïti, à l’étranger, ou même sur Mars, pourvu que justice soit rendue. Ce procès enverrait peut-être enfin un avertissement aux futures générations de dirigeants haitiens corrompus.
De maigres progrès en matière d’inclusion financière en Haiti: La Banque de la République d’Haiti (BRH) publie un nouveau rapport. En août dernier, la BRH a publié un nouveau rapport de 125 pages sur la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière, dix ans après l’adoption de cette stratégie (en 2014). En Haiti, très peu de gens ont accès à un compte en banque, les services financiers formels restent concentrés à Port-au-Prince. J’ai rassemblé plus bas dans une galerie quelques-uns des résultats les plus intéressants. Je pense que les tendances les plus remarquables peuvent être résumées en quelques points: 1) Le nombre de succursales des banques est restée stable 2) Les institutions de microfinance, malgré une certaine concentration de leurs utilisateurs dans l’aire métropolitaine, semblent être une solution de rechange 3) Trois entreprises dominent le secteur des transferts d’argent en Haiti 4) le nombre d’ATM a considérablement augmenté 5) Les transactions par cartes de crédit ont considérablement augmenté.