"Kaka bouyi" dans le ventre des bandits à l'approche de la mission du Kenya
Le jour J approche et les bandits semblent paniquer
Alors que la mission multinationale de soutien à la Police Nationale d’Haïti dirigée par le Kenya approche de nos portes, une manifestation de membres de gangs dans les rues de Port-au-Prince il y a une semaine a révélé qu’une certaine panique gagne leurs rangs.
Certains membres de gang envisagent de fuir.
La mission en question devrait débarquer d’ici la fin du mois de mai, forte d’environ 3 000 hommes (les sources consultées ne précisent pas s’il y aura des femmes). Rien que pendant ce mois, on prévoit une centaine de vols de l’armée américaine en Haiti pour apporter du matériel et préparer une base et le terrain pour la mission à venir.
Même si les gangs contrôlent 80% de la capitale, leurs membres savent que leurs jours sont comptés et que ce mode de vie ne pourra pas s’étendre et durer éternellement. Les gangs sont certes redoutables et bien armés, surtout lorsqu’ils forment une supercoalition de gangs comme Viv ansanm, cela va de soi. Mais, malgré leur avantage sur le terrain, ce n’est pas sûr qu’ils fassent le poids face à une mission internationale composée de professionnels expérimentés et à laquelle plusieurs autres nations collaborent (Bénin, Jamaïque, Bahamas, Barbade, Suriname, Tchad, Bangladesh).
Dans une récente entrevue accordée à NPR, le leader sanguinaire de Viv ansanm, Jimmy Chérizier, alias Barbecue, dit être prêt pour une longue bataille. Il prédit que beaucoup de sang va couler mais que les forces internationales vont finir par se lasser et se retirer. Sauf qu’il n’est pas devin et son ton faussement confiant trahit une certaine inquiétude.
Pour l’instant, un leader de l’opposition au Kenya, le malheureux perdant des élections présidentielles de 2017 au Kenya, le Dr Ekuru Aukot, chef du parti Thirdway, fait tout pour bloquer la mission au Kenya. Mais tout laisse croire que la mission finira par se déployer, ce n’est qu’une question de temps.
Ici, on parle seulement de donner un répit à la population. On ne peut même pas encore parler de reconstruction et de l’après-gang. C’est bien trop tôt pour évaluer critiquement ce que vaut par exemple le “plan d’investissement Louverture” à 50 milliards de dollars sur 10 ans, présenté par trois députés démocrates américains le 17 mai dernier. Le hic, c’est que la reconstruction d’Haiti exigera plus que des milliards. Par exemple, elle ne se fera pas si les haitiens et les haitiennes ne prennent pas leur destin en main.
Dans la nuit du 17 mai dernier, à la veille du 221ème anniversaire du drapeau haitien, les chutes du Niagara au Canada se sont parées des couleurs du bicolore haïtien pendant quinze minutes. Ce n’est pas la première fois que ça arrive, mais cette fois, ce spectacle augure peut-être le renouveau haitien tant attendu.