Donald Trump est de nouveau président des États-Unis et a déjà lancé une guerre commerciale absurde contre le Canada et le Mexique, tout en affichant sa volonté de transformer le monde à coups de décrets et de déclarations incendiaires.

Source: The Economist
La guerre à Gaza connaît enfin une trêve, des otages israéliens ont été libérés en échange de prisonniers palestiniens et, bien que fragile, un espoir de paix semble renaître. Les Palestiniens déplacés dans la bande de Gaza tentent de retourner chez eux, mais ce qu'ils retrouveront n'est souvent qu'un champ de ruines. Au moins, les bombes ne pleuvent plus et l'aide humanitaire commence à affluer.
En décembre dernier, l'Union Européenne a enfin signé un accord commercial historique avec le Mercosur, une alliance commerciale de poids en Amérique du Sud, après près de 25 ans de négociations. Bien que caricaturé comme un échange de “viandes contre voitures” par des agriculteurs européens mécontents, cet accord est bien plus complexe et prometteur que ne le fait croire la caricature. Le Canada a tout intérêt à suivre une voie similaire pour réduire sa dépendance commerciale aux États-Unis.
Source: Wikipedia
En Corée du Sud, début décembre 2024, les nations ont lamentablement échoué à conclure un traité mondial contre la pollution plastique. Jean Jean Lacroix et moi avons profité de cette occasion pour vous offrir une analyse approfondie d'un rapport de la FAO, publié en 2021, sur l’utilisation des plastiques en agriculture et la pollution qui en découle, un aspect trop souvent ignoré dans les discussions globales sur la question. Notre compte rendu arrivera bientôt dans votre boite de réception, surveillez-le.
Les tensions entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda ont malheureusement intensifié, alimentées par des soutiens à des groupes armés ou paramilitaires (M23, FDLR). L'avenir reste incertain et il est fort probable que la situation se dégrade dans les jours ou semaines à venir. Pendant ce temps, la guerre civile continue au Soudan.
Quant au conflit entre la Russie et l'Ukraine, aucun progrès notable n’a été enregistré. L'arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis pourrait bouleverser le statu quo, pour le meilleur ou pour le pire. On attend de voir quels seront les prochains mouvements des acteurs impliqués, directement ou indirectement, dans cette guerre dont les contours deviennent de plus en plus flous.
Plus près de chez moi, le Canada traverse une double crise politique (ayant conduit à la démission de Justin Trudau) et économique (à l’interne mais aussi dans un contexte de guerre commerciale imminente avec les États-Unis). Malgré quelques avancées récentes, notamment en matière de logement et de contrôle de l’inflation, la crise du logement abordable persiste et le coût de la vie reste trop élevé. La guerre commerciale qui se profile avec les États-Unis et opposant deux des économies les plus intégrées au monde, ne risque pas d’améliorer la situation. Le PIB canadien pourrait chuter de plus de 2%, soit une perte de près de 2000 dollars canadiens par an par personne au Canada, sans compter les milliers, voire des centaines de milliers, d'emplois qui pourraient disparaître. Le gouvernement canadien pourrait être contraint de mettre en place un plan de sauvetage d’une ampleur comparable à celui observé pendant la pandémie. Pour l’instant, il a décidé de répliquer en appliquant lui aussi des droits de douanes (mais aussi des mesures non tarifaires) sur les produits américains importés au Canada. Radio-Canada a produit une fiche interactive très intéressante qui présente les secteurs par province canadienne les plus susceptibles d’être affectés par cette guerre commerciale.
Source: Radio-Canada
Quant à Haïti, rien ne s’est amélioré. La mission kényane peine à tenir ses promesses. L’insécurité est omniprésente et le pays frôle la catastrophe humanitaire. Les Haïtiennes et les Haïtiens sont épuisés. Haïti sombre rapidement et sûrement dans un chaos total. Certains îlots de confort, encore épargnés, se croient à l’abri, mais personne ne sera réellement en sécurité tant que les gangs continueront de régner et d’étendre leur territoire. Haïti survit grâce à un respirateur artificiel, relié par un fil qui n’est autre que la solidarité au sein de la population, le tout fonctionnant grâce aux transferts de la diaspora et, dans une certaine mesure, grâce à l’aide humanitaire, l’économie haitienne étant tout simplement agonisante. Cette aide humanitaire est malheureusement menacée à son tour par Donald Trump qui a récemment suspendu une partie de l’aide américaine vers le monde (sauf l’aide alimentaire), dans le but de la repenser. Ce n’est pas en soi une mauvaise idée, car il y a bien trop de corruption associée à cette aide (à la fois du côté des bénéficiaires que des pays que dans les moyens détournés par les bailleurs pour que cette aide retourne chez eux sans vraiment avoir l’impact annoncé). Cependant, cela reste inquiétant car beaucoup de gens dépendent de cette aide et personne ne sait ce qui ressortira de cette révision. Des organisations en Haiti dans le secteur de la santé envisagent déjà de fermer leurs services ou leurs portes dans ce contexte incertain.
Le 12 janvier 2025 a marqué le 15e anniversaire du séisme de 2010, qui avait fait près de 300 000 morts. Cela reste à ce jour l’un des séismes les plus meurtriers de l’histoire. Mais c’est lentement en train de sombrer dans l’oubli.
Ce Substack comme observatoire
Dans un monde aussi incertain, où il devient de plus en plus difficile de s’y retrouver parmi le flot d’informations et de désinformation, il est plus que jamais essentiel de s’appuyer sur des voix qui nous aident à donner du sens aux événements, à prendre du recul et à repérer les angles morts dans les grands débats.
Une analyse basée sur les recherches scientifiques, les meilleures données disponibles, les outils théoriques les plus éclairants ainsi que l’esprit critique et la liberté éditoriale (ce que permet justement Substack), sans oublier des valeurs humaines comme l’empathie, la solidarité, la bienveillance, ce sont exactement les éléments que mon Substack cherche à cultiver.
En plus de notre traditionnel bulletin de recherches récentes sur Haïti, je prendrai plaisir à décortiquer avec vous certaines actualités nationales et internationales (mais pas toutes, je vous rassure !), en explorant notamment des sujets qui m’intéressent particulièrement et pas nécessairement ceux qui font la une. Je vous guiderai aussi sur des chemins moins fréquentés, à la croisée de diverses disciplines, mais avec un biais pour l’analyse économique, les questions agroalimentaires et environnementales.
Je reviens aussi avec du contenu exclusif pour ceux et celles qui soutiennent financièrement ce Substack. En tant qu’économiste, je crois aux incitatifs. Après réflexion, il me paraît juste que ceux et celles qui me soutiennent financièrement obtiennent un "plus". Cela dit, je tiens à ce que le contenu d’intérêt public reste gratuit et accessible à tous et à toutes. Les personnes ayant un abonnement payant auront donc occasionnellement accès à des analyses plus approfondies ou à des réflexions et témoignages plus personnels. Ce n’est que justice.
Quant au rythme de publication, je n’imposerai pas de règles strictes : ma vie bouge trop pour m’engager à des délais serrés. L’essentiel est de retrouver le plaisir de publier et je peux vous dire qu’il est là. Tant qu’il est là, la régularité suivra sans effort. En principe, puisque c’est utile de tout de même définir des objectifs, je vise une à quatre publications par semaine, ce qui est souvent la fréquence suggérée pour réussir sur Substack sans inonder la boîte de messages du lectorat. Je vais m’efforcer de rester dans cette fourchette. Je prévois également de multiplier les collaborations avec d’autres auteurs, comme c’est déjà le cas avec
sur les questions environnementales. Cette année pourrait être une année de gros changements pour moi sur le plan professionnel (je vous tiendrai au courant lorsque tout sera confirmé), mais reprendre ce Substack est l’un des objectifs que je chéris fortement, parce que c’est tout simplement l’un des endroits où je me sens le plus libre de m’exprimer.À nos retrouvailles, donc et bonne année à toutes et à tous. Comme l’a dit récemment un homme politique au Québec, « ça va brasser » cette année, mais nous serons là ensemble pour affronter les défis à venir.